La police française dépose des menottes pour protester contre les critiques


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Légende des médiasLa police de Lille en colère s’est débarrassée de ses menottes lors d’une manifestation

Des policiers en colère à travers la France ont jeté leurs menottes au sol car ils se sentent « insultés » par des allégations selon lesquelles ils tolèrent la brutalité et le racisme.

Vendredi, des policiers protestataires ont également conduit en convoi le long des Champs-Élysées, dans le centre de Paris.

Ils ont rejeté tout parallèle avec les policiers de Minneapolis dont l’arrestation fatale de George Floyd a déclenché une vague de protestations contre le racisme dans le monde entier.

Et ils sont furieux de l’interdiction par le gouvernement de la « restriction » de la police.

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé lundi l’interdiction, après que des manifestants français soient descendus dans la rue, alléguant que la police en France avait fait preuve de racisme envers les minorités ethniques, de la même manière que la police américaine a été accusée de brutalité envers des suspects noirs.

M. Castaner a eu des entretiens avec les syndicats de police jeudi et ils se poursuivent, alors que le gouvernement cherche à refroidir un intense débat sur le racisme qui a ravivé les tensions dans certaines communautés.

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Vendredi, la police dans le centre de Paris: « Pas de police, pas de paix », indique la bannière

Il y a eu des problèmes plus tôt ce mois-ci lorsque des manifestants, inspirés par les marches anti-racistes américaines, ont commémoré Adama Traoré, un Français de 24 ans noir décédé lors d’une opération de police en 2016.

La police a également été accusée d’avoir gravement blessé un garçon de 14 ans appelé Gabriel, alors qu’il était détenu parce qu’il était soupçonné d’avoir tenté de voler un scooter à Bondy près de Paris à la fin du mois dernier.

Des militants antiracistes prévoient de marcher de République à l’Opéra dans le centre de Paris samedi. Le département de la police de Paris a averti que les magasins et autres commerces de la région devraient fermer et ouvrir leurs fenêtres, car les problèmes pourraient réapparaître.

Des manifestations policières contre les menottes ont eu lieu jeudi à Paris, Lille, Rennes, Bordeaux, Toulouse et dans d’autres villes et se sont poursuivies vendredi matin, avec une rangée d’agents jetant leurs menottes à l’aéroport d’Orly, près de Paris.

Défendant l’utilisation par la police d’étranglement, Xavier Leveau du syndicat de la police a déclaré à l’agence de presse AFP que « l’appuie-tête est très important lors des menottes aux poignets. Il a insisté sur le fait que cela ne ressemblait en rien à la méthode utilisée lors du décès de George Floyd.

« Nous n’allons pas le retenir pendant huit minutes, nous allons le maintenir juste pour les menottes aux poignets … nous n’avons pas de technique de remplacement. Alors, comment faisons-nous aujourd’hui? »

Il a poursuivi: « Nous sommes en colère contre les annonces qui sont faites, où nous soupçonnons la police de tout et de rien, alors que dans notre pays, la police reflète vraiment l’image de sa population.

« Les gens pensent que la police est raciste, alors que dans notre pays, nous avons des gens de tous les groupes ethniques et nous travaillons tous bien ensemble. »

L’agence de surveillance de la police française a déclaré avoir reçu près de 1500 plaintes contre des policiers l’année dernière, dont la moitié pour des violences présumées, rapporte l’AFP.

Lundi, le ministre de l’Intérieur a annoncé que la méthode d’étranglement « sera abandonnée ».

« Il ne sera plus enseigné dans les écoles de police et de gendarmerie. C’est une méthode qui a ses dangers », a-t-il dit.

Il a promis qu’il y aurait une «tolérance zéro» au racisme dans l’application des lois et que les officiers fortement soupçonnés de racisme seraient suspendus.

Il a déclaré que trop d’officiers avaient « manqué à leur devoir républicain » ces dernières semaines, et il a cité des cas de propos racistes et discriminatoires. « Nous devons le traquer et le combattre. »

Vendredi, un officier de police de Paris cité par Le Parisien a déclaré que « ce gouvernement est sans vergogne – il suffit de 20 000 têtes brûlées dans la rue et le gouvernement abandonne la police ».

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