William Ruto confie des portefeuilles clés aux alliés de Raila Odinga
Le président kenyan William Ruto a nommé des alliés clés du principal leader de l’opposition Raila Odinga à son cabinet, dans la dernière mesure visant à apaiser le mécontentement croissant à l’égard de son gouvernement.
Il a donné quatre postes à l’opposition, dont les puissants ministères des Finances et de l’Énergie.
C’est la première fois que l’opposition siège au gouvernement depuis que M. Odinga a pris le poste de Premier ministre dans le cabinet du président de l’époque, Mwai Kibaki, en 2008.
La décision de M. Ruto intervient alors qu’il est confronté à la plus grande crise de sa présidence, avec des jeunes descendus dans la rue pour exiger sa démission sous le hashtag #RutoMustGo.
Dans un discours à la nation, M. Ruto a déclaré qu’il avait mené de nombreuses consultations sur la formation d’un « gouvernement à large assise » qui mènerait un « programme de transformation » pour faire du Kenya une nation « meilleure, plus juste et plus prospère ».
Cependant, les manifestants ont rejeté un gouvernement « à large assise », affirmant qu’il ne fait que perpétuer les accords entre l’élite politique kenyane.
Les quatre membres de l’opposition qui se voient confier des ministères sont :
- John Mbadi (finances, appelé Trésor au Kenya)
- Opiyo Wandayi (énergie et pétrole)
- Hassan Joho (exploitation minière et économie bleue) et
- Wycliffe Oparanya (développement des coopératives et des micro, petites et moyennes entreprises).
M. Ruto a nommé 10 membres du cabinet au total, portant son cabinet à 21.
Les nominations au sein du gouvernement au Kenya sont soumises à l’approbation du Parlement, ce qui est susceptible de se produire puisque les deux principaux partis ont conclu un accord.
M. Ruto a pris ses fonctions en 2022 après avoir battu M. Odinga lors d’une élection très disputée.
Il a promis aux jeunes de meilleures opportunités économiques, mais il a perdu un soutien considérable parmi eux.
Il a été contraint de renoncer à introduire des augmentations d’impôts le mois dernier après des manifestations de masse.
Les Kenyans se plaignent de ne pas pouvoir payer plus d’impôts, alors qu’ils sont confrontés à une crise du coût de la vie et à une corruption et un gaspillage généralisés au sein du gouvernement.
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